“Le monde qui se dessine ne sera pas le monde qui a existé. Nous traversons actuellement une grande période de transition civilisationnelle, semblable à l'invention de la roue, du feu ou de l'écriture.” selon Fabienne Goux-Baudiment, prospectiviste.
Climat qui s’emballe, économie qui tangue, et styles de vie qui évoluent à vitesse grand V… Dans ce monde en mutation permanente, la propriété immobilière est-elle encore un objectif réaliste ? Ou juste un doux rêve de boomer ?
Nos parents rêvaient d’acheter une maison avec jardin, un chien, une haie bien taillée, et 25 ans de crédit pour accompagner le tout. C’était le symbole de la réussite, de la sécurité, de la stabilité. En bref, le combo gagnant.
Bien que l’accession à la propriété reste une ambition forte pour 80% des Français, l’écart entre le rêve et la réalité se creuse avec des conditions qui ne suivent plus (hausse des taux, pouvoir d’achat en berne, tensions sur les prix dans les grandes villes …).
Aujourd’hui, les jeunes générations ne cochent plus les mêmes cases car elles ont grandi avec :
🔥 Une planète en feu. On peut aujourd’hui perdre sa maison à cause d’une crue, d’une tempête ou d’un incendie.
📈 Une inflation galopante.
😵💫 Une incertitude économique devenue quasi permanente qui rend leur avenir très instable.
Résultat ? Elles sont plus mobiles, plus agiles, et beaucoup moins attachées à l’idée de posséder “pour la vie”. La propriété n’est plus une fin en soi. C’est un choix parmi d’autres.
Cette pluralité d’insécurités environnementales, économiques et sociales entraîne des mutations profondes dans la relation à la propriété des jeunes générations.
Trois facteurs les distinguent :
🔄 Une vision court-termiste : ****On ne se projette plus à 25 ans comme avant mais plutôt à 5 à 8 ans, bien loin des baby boomers qui achetaient leur maison pour la vie.
⏳ Un besoin d’adaptation : Le rapport à la propriété est beaucoup plus flexible avec une conscience poussée de la volativité du patrimoine. L’achat immobilier, oui mais seulement s’il y a possibilité de revendre facilement.
🤝 L’émergence de nouveaux modèles : On n’hésite pas aujourd’hui à co-investir entre amis, par exemple en SCPI. On sort du shéma “couple + bébé + crédit”.
Cette génération dite “liquide”, selon le sociologue Zygmunt Bauman, préfère la mobilité, l’accès, l’usage… à la propriété figée et lourde à gérer.
La grande tendance qui monte ? L’habitat comme service. Moins de “je possède”, plus de “j’utilise quand j’en ai besoin”.
Une partie de la nouvelle génération s’affranchit, à différents points de vue, de ce mode de vie classique sédentaire :
🌱 Frugalité assumée : Pas de prêt, pas de travaux, pas de maison à soi. Ils enchaînent séjours chez les potes, missions freelance, et retours à la maison familiale, devenue leur refuge entre deux virées. Vivre léger, c’est le mot d’ordre.
🧳 Clé en main sinon rien : L’idéal est un appartement meublé, prêt à vivre où poser ses valises. Et quand ça fuit ou que l’ampoule clignote, on appelle une société de gestion. Le logement devient un service.
🔄 Vivre et bosser sous le même toit : Télétravail oblige, la frontière maison/boulot explose. Demain, les logements pourraient avoir deux faces : une pour vivre, une pour travailler.
L’idée, ce n’est plus d’avoir son toit coûte que coûte, mais de bien vivre là où on est, le temps qu’on y est.
Le facteur souvent oublié, mais qui va tout changer ? Le climat. Les zones inondables, les canicules à répétition, les pénuries d’eau… vont redessiner la carte de l’immobilier. Et vite.
Les zones sûres en 2050 ne seront pas celles d’aujourd’hui !
Les investisseurs malins regardent déjà :
1️⃣ Les zones résiliantes face au changement climatique.
2️⃣ La qualité des infrastructures locales.
3️⃣ Et les futurs mouvements de population (exode urbain, migrations climatiques...).
Le rêve de la maison au bord de l’eau ? Dans 20 ans, ce sera peut-être juste une maison DANS l’eau. 😱
Oui… un grand OUI mais pas de la même façon.
La propriété ne va pas disparaître, mais elle va :
✅ Changer de forme.
✅ Changer de sens.
✅ Changer de rôle.
Elle sera plus stratégique, plus flexible, parfois même collective. Surtout, elle deviendra un vrai choix de vie, pas juste une case à cocher.
Et ça, c’est déjà une révolution en soi.